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Voici la dernière des 4 émissions de la Radio Buissonnière, le direct de radio FMR depuis le Festival Toulouse d’Été… merci à toute l’équipe de m’avoir accueilli sur ce projet.

Quatrième « Radio Buissonnière » du Festival Toulouse d’été 2014 – du 06 août 2014 by Radiofmr on Mixcloud

Et pour le plaisir, voici ci-dessous les textes de mes chroniques de la semaine…

Lakmé : un opéra #FéminiFail

Encore un nouveau devoir de vacances qui m’a été proposé par Alain Lacroix. La question était aussi simple que joyeuse : dans quel opéra l’héroïne se suicide-t-elle avec de la Datura ? Sachant que c’est une héroïne qui a été immortalisée par une célèbre cantatrice Toulousaine…

Grâce à mon immense culture, composée uniquement du livre « wikipédia pour les nuls », j’ai de suite reconnu l’intrigue de Lakmé, un opéra de Léo Délibes, dont Mady Mesplé fut l’une des plus mémorables interprètes… Mais j’avoue qu’en me penchant le livret d’Edmond Godinet et Philippe Gille, je me suis dit que Lakmé, c’est une histoire à filer des boutons… aux féministes.

Alors je sais bien qu’on est dans l’Inde britannique de la fin du XIXè siècle, mais sérieux, accrochez-vous aux vestiges de votre soutien-gorge calciné, parce que ça vaut son pesant de patriarches. Lakmé est une jeune Khumba, les Khumba, eugène, ce sont des cruches hindoues.

Notre héroïnes kiffe ses dieux, et elle a bien raison. C’est le genre de panthéon où il y a Ganesh, le mec qui s’est fait décapiter sur ordre de son père… Mais comme maman elle allait râler, papa il lui a vite fait bien fait recollé une tête d’éléphant afin que bobonne ne se rende compte de rien. Faut croire qu’elle était miyope… mais je m’égare.

Donc Lakmé elle prie ses dieux dans son temple avec sa cruchotte de copine… Pardon sa Khumba de besta sista, la petite Malika. Puis, elles vont cueillir des fleurs en chantant des khumbalas, parce que les femmes, à part les fleurs et la cuisine, ça sert pas à grand chose… Pendant ce temps, Gérald, qui depuis qu’il a quitté le boys band G-Squad est devenu officier de l’armée britannique, vient avec des potes dans le temple, histoire de faire son gros touriste genre il prend en photo un bracelet oublié sur l’autel pour le foutre sur instagram.

Lorsque Lakmé revient au temple, elle surprend Gérald en plein selfie. Ne pouvant pas résister à un mec bombant le torse sous son uniforme, Lakmé lui fait son plus beau duckface, la fameuse bouche en cul de poule indienne, et là ils tombent en amour tellement fort qu’ils mettent à jour leurs statut facebook.

Le problème c’est que papa de Lakmé la suit sur Facebook. Et il a bien vu la géolocalisation de son dernier statut : malheur, un étranger est venu dans le temple. Et en plus il risque de sa taper sa fille, lui faisant perdre toute valeur à la bourse du mariage forcé. Bien entendu, le premier réflexe de papa c’est de mettre sa fille en laisse, de la trimbaler sur la marketplace, la fameuse place du marché, afin d’utiliser Lakmé comme appât vivant pour choper le soldat profanateur de temple et de fifille. Mias le pire, c’est que ça marche. Ben oui, c’est bien connu : si la femme est une cruche, le homme est une paire de couilles à pattes.

Du coup notre officier britannique se pointe, et papa de Lakmé va sublimer ses pulsions homosexuelles refoulées en poignardant Gérald à grand coup de subsitut phallique tout pointu. Et là, notre vierge trop bonne trop conne récupère son Gérald ensanglanté pour aller le soigner dans les bois. Ah oui, les femmes, des fois, ça peut servir d’infirmière, surtout sur les affiches de soirées estudiantines bien décadentes. Bien entendu, elle le sauve, bien entendu, il la remercie en se barrant en angleterre pour rejoindre son boys band qui va tenter un come-back, et bien entendu, notre cruchonne à la voix d’or décide de mourir d’amour en se tapant un dernier trip hallucinatoire au datura jusqu’à ce qu’overdose s’en suive…

Donc voilà un opéra qui, tout magnifique qu’il soit, ne va pas casser cinq pattes à une chienne de garde. Mais l’avantage, c’est que c’est une oeuvre qui fait partie de notre domaine public ! Alors emparez-vous en ! Allez sur Gallica vous télécharger le livret et réécrivez-moi cet opéra dans une version où le père de Lakmé ne la considère pas comme un ver sur un hameçon, où Gérald se converti à la pansexualité hindouïste, et où Lakmé s’épanouit dans son couple avec Malika, en montant ensemble une boutique de bonbons hallucinogènes au Datura…

Et qui sait, avec un peu de talent et d’esprit, votre nouvelle version de cet opéra sera peut-être programmée pour un futur Toulouse d’Été par un Alain Lacroix qui, encore une fois, aura inspiré de belles réinterprétations de notre patrimoine !

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Anti-portrait d’Alain Lacroix

Si vous googlez le nom de ce haut personnage de la scène musicale toulousaine, vous ne trouverez pas beaucoup d’informations bibliographiques le concernant… Mais ce n’est pas cela qui va arrêter mon grand sens journalistique, et tel un intrépide reporter de la rédaction du JT de jean Pierre Pernault, j’ai décidé d’affabuler totalement sur sa vie à partir de trois bricoles glanées sur wikipédia. Oui, je vous le dis tout net, avec cet billet je vise le pulitzer…

On sait déjà que le bonhomme a été journaliste à télérama, qu’il est directeur de l’espace Croix Baragnon, qu’il assure la programmation du festival Toulouse d’été, et que son film préféré est « Le premier qui l’a dit » de Ferzan Ozpetek… (merci à la Dépêche du Midi d’avoir recueilli pour moi cette information essentielle…) Mais d’où vient cette obsession monomaniaque et stéréophonique pour les musiques grandes et actuelles ? Quelle est l’origine de cette collectionnite quasi-compulsive de CD introuvables même aux fin fonds des entrepots Amazon ? Quid de cette faim de savoir musical, cette connaissance quasi encyclopédique des musiciennes, compositeurs, groupes et concertistes…?

Alors non chers enfants musiciens, n’ayez pas peur, Alain Lacroix n’est pas un ogre musicovore… quoique. La vérité, elle s’explique en quatre petites lettres : AFAA. Oui, on peut le dire, Alain Lacroix a fait partie de l’AFAA. Alors n’allez pas croire Wikipédia qui vous dit que l’AFAA est l’association française d’action artistique : c’est du bullshit. De toutes façons, on sait bien que Wikipédia est écrit par un consorcium de rosicruxiens francs-maçons illuminati et cathares qui ont déjà réussi à convertir Marion Cotillard au chamanisme.

Non : l’AFAA c’est l’Amicale Française des Amusistes anonymes. Et oui, Alain, je crois qu’il est temps de lever le voile sur un pan entier de votre personnalité, sur le combat de votre vie : je veux parler de l’Amusie. L’amusie est un problème rare mais handicapant, c’est le trouble de la perception auditive qui empêche de reconnaître les mélodies : bref, le cerveau ne compile pas la musique. L’amusie du petit alain a très tôt été diagnostiquée par des parents inquiets de voir que leur fiston ne supportait pas les douces mélopées de Chantal Goya, Douchka et Karen Cheryll…

Depuis il a consacré sa vie a éduquer son oreille musicale et celle des autres, de cette manière quasi-obsessionnelle propres à ceux qui découvrent un nouvel univers, tel lucianno pavarotti depuis qu’il s’est converti au gagaïsme, la religion crée par Lady Gaga.
Sa plus grande victoire a été dévoilée par Philippe, la semaine dernière, lorsqu’il nous a rappelé qu’Alain est allé jusqu’à Memphis Tenessee pour enregistrer la fille du tambour major en version rockabilly.

Chers parents, si votre enfant ne supporte ni Justin Bieber ni les One Direction, il est fort probable que lui aussi soit frappé d’Amusie. Mais n’ayez crainte, vous avez en Alain Lacroix la preuve vivante qu’il est possible de s’en sortir, au prix d’une addiction redoutable aux portées, MP3, et surtout aux artistes.

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La radio buissonnière sur le bon coin

Voilà, c’est la dernière de la radio buissonnière… après on s’en va ! Et, comme dans tout bon déménagement, on se retrouve embarrassés de pleins de trucs lourds et encombrants. Alors plutôt que de laisser ça sur le trottoir à la merci des glaneurs et de surcharger l’office de la tranquillité, Radio FMR a décider de laisser quelques petites annonces sur le bon coin…

A vendre : lot d’animateurs d’occasion

Ce lot comprend un Eugène Lawn, l’animateur aux expériences foireuses qui vous fera tourner les techniciens chèvre avec son fameux « mais je comprends pas, à la répétition le makey makey il marchait ! » Le Eugène est un animateur sans morale ni conscience, qui cherchera toujours à rendre un sketch plus gore pour mieux déstabiliser vos invités, tout en mélangeant dans une même phrase trois sujets d’actualité absurdes.

Mais aussi un Pouhiou, obsédé textuel priapique. Beaucoup sereaint prêts à vendre père et mère pour un bon mot, mais Pouhiou en plus, il vous les livre. Si vous cherchez à détourner l’histoire selon wikipédia ou à avoir des personnages aux accents aussi moisis que caricaturaux, cet animateur est fait pour vous.

Vous aurez aussi droit à une Marie, animatrice à la voix d »ingénue armée d’une grosse paire d’ovaires, qui n’hésitera pas à vous balancer en direct vos veuleries dans la tronche, le tout en sourire. La ma’rie est livrée avec son apostrophe, ses grimaces et clins d’oeil en lousedé, et son intrépidité radiophonique.

Et enfin, ce lot comprend un Philippe au flegme Tarnais, prêt à défendre toutes vos saloperies devant le CSA. Le philippe ne se sépare jamais de son humour, de son immense connaissance en musique toulousaine, et de ses interview téléphoniques qu’il fait avec la voix grave qu’il avait travaillée chez 36 15 cochon.

Etat quasi neuf, ils n’ont servi que pour quatre émissions. Attention, ils ont les bras un poil bronzés par le soleil estival, mais ils ont été régulièrement hydratés par le restaurant l’Hémicycle. Le prix reste à débattre.

A louer : Des technicos de choc.

Ce lot contient un Guillaume, le stagiaire esclave par excellence. Vous pouvez l’oublier dans un métro ou dans un train, il vous reviendra tout seul avec un reportage sonore en prime. N’hésitez pas à le coller devant youtube pour récupérer mille et une phrases de Sophie Davant, il adore ça. Attention, le Guillaume existe uniquement au format hipster, avec barbe et skinny jeans colorés.

Mais aussi un Mika, surdoué du potard capable de vous retourner une playlist en moins de temps qu’il n’en faut pour chuchoter « attent on va tout chambouler le conducteur ». Le Mika a été pas mal usé par les tresses de cables et les casques capricieux, mais en le menaçant d’une bonne blanquette, il devrait filer droit et garder son indécrottable sourire.

FMR compte bien réutiliser ces techniciens à la rentrée, mais ils sont disponibles à la semaine pour peu de frais, si tant est que vous ayez de la bière.

Vous retrouverez ces annonces à la rubrique « midipyrénées/toulouse/bon débarras » du Bon Coin.

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Les photos sont de Carine Puyo.

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