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Le 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, on parle excision et plafond de verre… En profiter pour faire des soldes et des promos sexistes, est-ce que ce serait pas un tout petit peu insultant ?

Cette vidéo est parue le 8 mars sur le site madmoizelle.com.

https://www.youtube.com/watch?v=F-PqliTPw-8

Télécharger le fichier vidéo (full HD) :

Le texte de la chronique :

Faire un #CulPouhiou spécial journée de l’in fame…
La bonne blague comment je fais ? Comment je trouve un truc spécifique aux femmes… ? Je fais quoi ? Le clitoris, le cunni ? Déjà fait ! Les godemichés ? Même mon hétéro de petit frère s’y est mis…

Et puis, j’ai papoté avec suffisamment de copines lesbiennes pour savoir que les femmes n’ont jamais eu besoin d’une bite pour s’orgasmer. Donc elles ont encore moins besoin de pseudos-penis en plastique. Bon, OK, parfois certaines d’entre elles en ont envie : je comprends, moi c’est pareil…

C’est d’ailleurs un conseil que je donne à tous mes potes qui veulent mieux comprendre leur copine sous la couette : prends-toi un bon vieux truc dans le cul. Tu sauras enfin ce que c’est que d’avoir un objet extérieur qui entre en toi pour procurer du plaisir… Mais du coup c’est nul de faire ça pour la journée de l’in fame.

Parce que le 8 mars, c’est pas la fête des mères version extra large… C’est la journée de lutte pour les droits de femmes. Donc c’est ridicule de vouloir faire plaisir, d’offrir des cadeaux et des putains de soldes ! Ou alors il faudrait qu’on ait des réductions sur des boubous en coton pour la journée de lutte contre l’esclavagisme ; et qu’on souhaite chaque 1er décembre une joyeuse fête du SIDA à tous les séropos que l’on côtoie… La grande classe, hein ?

Du coup j’ai toujours pas de sujet pour ma chronique. Qu’est-ce que je peux dire sur le cul qui soit spécifique aux femmes. Vous savez quoi ? C’est ça mon problème. On est persuadé-e-s que coucher avec un homme ou coucher avec une femme c’est trop différent… Jusqu’à ce qu’on le fasse.

Oui : la première fois que j’ai couché avec une fille j’ai eu méga peur. Non pas des différences anatomiques. Je savais bien à quoi m’attendre de ce côté là, car je fais partie de la génération qui est passée des pages lingeries de la redoute aux gigas de porno abreuvant les internetz.

Ma frayeur n’est pas non plus venue de la façon dont elle m’a baisé. Ah parce que oui, j’avais beau être pénétrant, je suis tombé sur une amazone qui savait être préhensile, qui savait se faire plaisir, et qui m’a donc baisé de belle manière. Mais ça, ce sont des choses qui arrivent : on a toutes notre personnalité au pieu, chacun y agit de manière différente, ça n’a rien à voir avec nos organes génitaux ou la forme de nos chromosomes.

Non, ce qui m’a fait peur le première fois que j’ai couché avec une femme, c’est que c’est pareil que de coucher avec un homme. Et tous mes potes bis et pansexuels disent la même chose. Au départ, cette découverte fait franchement bizarre… Mais finalement c’est libérateur.

Bien entendu on a nos différenciations et nos spécificités… Mais au final, que ce soit dans une partie de jambes en l’air ou dans une société, un homme ou une femme, c’est pareil. Pourtant leurs salaires restent 27 % moins élevés, on n’imagine pas qu’il y ait des assassines ou des violeuses mais 1 femme sur 10 à été ou sera violée, et personne ne me harcèle dans la rue alors que mes copines craignent de prendre le métro le soir… quand elles ne subissent pas des violences conjugales.

Alors à tous les inexpérimenté-e-s qui croient encore qu’on devrait se traiter différemment, j’ai juste envie de répondre… et mon cul, c’est du Pouhiou ?

 

 

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par DanyCaligula.

Avec l’aide et les apports de Éric Cavanhac, Noëlle Ballestrero, Marlène Tajan, Muriel Cavanahac-Viguié, Damien Conatus et Victor Toulouse.
Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.
Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.
Dessins : CC-0 Antoine Presles.

Cette vidéo est placée dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
Toute copie, diffusion, modification, trahison etc… est encouragée et sera considérée comme un compliment.