Mercredi dernier a eu lieu la première des 4 émissions de la Radio Buissonnière, le direct de radio FMR depuis le Festival Toulouse d’Été… et j’ai le plaisir d’en rejoindre l’équipe d’animation !
Si vous l’avez ratée, la voici en streaming :
Première « Radio Buissonnière » du Festival Toulouse d’été 2014 – du 16 juillet 2014 by Radiofmr on Mixcloud
Si vous voulez venir, c’est les mercredis du 16 juillet au 6 août de 17h à 19h, derrière le musée des Abattoirs (terrasse du resto l’Hémicycle). Pour nous écouter, c’est sur le 89.1 à Toulouse ou sur www.radio-fmr.net…
Et pour le plaisir, voici ci-dessous le texte de ma chronique sur la vie de Jean Philippe Rameau…
Jean Philippe Rameau était un Punk (part 1/2)
Alors mes enfants, aujourd’hui nous allons découvrir la vie passionnante de Jean Philippe Rameau, compositeur français et éminent théoricien de la musique dont nous fêtons cette année le 250ème anniversaire de son décès.
OK : je sais ce que tu vas me dire mon petit Eugène, on est sur FMR, on a des poils et on aime la bière frelatée, du coup l’autre bourge de jean-phiphi on s’en tamponne un peu la prostate… Je sais, Eugène, que tu vas confondre Jean-Philippe Rameau avec son grand frère Olivier Rameau, connu pour se faire arroser la feuille par le goupillon des prêtres qui s’excitent le dimanche avant pâques.
Mais détrompe-toi, bougre d’ignare ! Jean-Philippe, JP pour les intimes, c’était carrément le premier punk français, le SDF rebelle qui te fait crier un orgue d’une puissance à faire pâlir Sid Vicious.
Né le 25 septembre 1683, JP est une petite balance. Selon l’éminent site de ressource astrologique, Elle.fr, les mecs balances c’est des gros kepons. Ils font gaffe à leur look, sont capricieux, instables émotionnellement, n’aiment pas faire le ménage… bref ils sentent sous les aisselles. Craignant le pire, ses parents bourgeois le collent dans un collège jésuite. Sauf que rien de l’intéresse à part la musique, il zappe les cours et fait des gros fuck aux prêtres qui lui demandent de conjuguer le verbe défroquer au parfait de l’inconditionnel.
Les jésuites ne supportent plus de le voir martyriser la langue de Marc Lévy (ah oui, à l’époque de Molière, on nommait la langue française selon les grands génies de notre époque, c’est même pour ça qu’on leur renvoie la balle aujourd’hui.) Du coup on le vire avant qu’il n’ait pu devenir magistrat comme le voulait papa.
À 18 ans, son père lui offre un aller simple pour l’italie en lui donnant ce conseil répandu aux parents bourgeois excédés : « maintenant mon fils, tu te sors les doigts du cul parce que moi je te coupe les bourses ! » Et là, notre Jean-Philou part en vrille total. Après d’être fait ramené à la frontière pour avoir vomi sa bière sur les contreforts de la chapelle sixtine ; il part en goguette faire le violonneux dans une troupe de musiciens itinérants. En d’autres termes, il fait la manche dans les rues de villes du sud de la France bien connues des punks à chiens : Avignon, Montpellier…
Montpellier où il va apprendre, à vingt ans, l’octave et le chiffrement de la musique. Ah oui parce qu’il faut savoir, chers auditeurs, que le punk n’écrit pas sa musique : il la retient de tête. Bon, OK, il la retient entre deux neurones noyés dans le malt et trois synapses colmatées aux psychotropes… Mais sérieux, le Jean-phi, ça le dérange pas. Il peut arriver devant un orgue avec sa bite et son couteau, il sait bien qu’il s’en sortira sans trop de mal.
Et voilà ce qui se passe quand on a de jeunes surdoués aux cheveux bizarres ; y’a toujours de vieux filous qui vont leur faire confiance. En 1702, Jean-phiphi décroche malgré lui son premier CDD comme organiste à la cathédrale de Clermont Ferrand. Alors le problème, c’est qu’il a un peu tendance à servir de la soupe de phalange à certains prêtres dès qu’ils remontent leur soutane au dessus des genoux… un vieux réflexe de survie qui lui vient de son éducation chez les jésuites…
Du coup, notre jeune kepon vogue d’abbatiale en cathédrale… Il va à Lyon, à Dijon, à Clermont, et il se barre… laissant derrière lui un cortège d’ecclésiastiques ecchymosés aux couilles bleuies. Il se paie même le luxe de postuler dans une église parisienne pour finalement refuser le poste d’une lettre restée dans les annales pour cette phrase célèbre : « je vous la mets tellement profond que si quelqu’un parvient à la retirer de votre rectum on l’appellera le roi Arthur. »
Mais on ne peut résumer la vie de Jean-Philippe Rameau à ces premières années de SDF bourré, rebelle, instable et violent. Car c’est ensuite qu’advient la vraie subversion, celle qu’il distillera tout au long de son œuvre… Mais je vois bien mon cher gégène que ton attention de bulot cuit atteint son maximum, alors je te propose de voir cela la semaine prochaine…
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