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Le 6e épisode de #CulPouhiou s’attaque aux beautés préformatées qui nous font nous sentir moches. Et ça fait du bien.

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Le texte de la chronique :

Je sais pas vous, mais moi en ce moment je me sens… bof. Patapouf. Pas assez gras pour être gros, mais assez mou pour être moche. Pas assez vieux pour être flétri, mais assez trentenaire pour me sentir périmé.

Car nos canons de la beauté sont injustes, cruels. Si tu veux baiser, il te faut un petit ventre plat et un cul digne de ce nom. C’est vrai : il te faut porter des échasses insensés en essayant de ne pas te casser la gueule que tu as peinturlurée ce matin d’un maquillage étouffant. Il te faut mouler tes courbatures dans un jean trop serré et te frigorifier avec ce débardeur qui met si bien en valeur ton poitrail brunshingué.

Vous imaginez tous ces coups manqués ? Toutes ces sensualités affolantes qu’on a pas su regarder parce que la peau n’était pas assez autobronzée, le poivre des poils un peu trop salé, les muscles un peu trop enrobés ?

Toutes ces fois où on a pas osé montrer son bouton, sa faiblesse, sa cerne ou sa ride ? Où on a pas osé sortir, s’amuser et juste échanger, parce qu’on ne ressemblait pas assez aux esclaves formatés de chez Abercombie & Fitch…

Et si, pour une fois, on essayait de ne pas se laisser dicter nos propres goûts… ? Mais c’est par là que ça commence : regarder ce que nous on aime vraiment. Se rendre compte que nos désirs, nos envies et nos affections, sont bien plus diverses et variées qu’un imaginaire de publicitaire à la gomme. Et surtout, surtout, que cet amour des corps peut-être incongrus peut s’appliquer à nous-même… On peut kiffer ce moi dans le miroir.
Jouez avec cette idée. Murmurez vous-le dans la tête : je suis baisable… Je suis baisable…

Regardez-vous dans le miroir mais… vraiment. En faisant fi de toutes ces images de papier glacé dont on nous tapisse le cerveau. Regardez-vous et trouvez à l’intérieur de vous l’endroit où cette phrase est vraie : je suis baisable. je suis baisable.

J’ai des côtes sur lesquelles on peut jouer du xylophone, un trop plein de coudes et de genoux, et je suis baisable. J’ai la peau flétrie, des cheveux blancs, des taches de vieillesse, et je suis baisable. J’ai de la cellulite, de la peau d’orange, une petite brioche sous le nombril et je suis baisable. Je suis diaphane, barbu, j’ai des monoceps et trop de poils et je suis baisable.

Avec mon bouton je suis baisable. Avec mes cernes je suis baisable. Avec mon bec de lièvre je suis baisable avec mon fauteuil roulant je suis baisable avec ma bronchite je suis baisable.

Avec mes cheveux, ma peau, mes muscles, ma graisse, mes os. Avec mes remords, mes regrets, mes incertitudes, mes paradoxes mes vices et mes faiblesses je suis baisable !

Allez, n’ayez peur de rien : dites-vous le dans votre voiture, devant votre écran, mais même vous, là, les cadreurs qui sont autour, vous le voyez bien que vous êtes baisables ! Et bien dites-le non de non !

Je suis baisable ! je suis baisable ! je suis baisable !
Putain ça fait du bien non ?

Quant aux personnes qui vous prendront pour un dingue, et surtout celles et ceux qui essaieront de vous faire croire le contraire… Ben suffit de leur faire un petit sourire, de les regarder et de leur dire…

Hé, et mon cul, c’est du pouhiou ?

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par DanyCaligula.

Avec l’aide et les apports de Éric Cavanhac, Noëlle Ballestrero, Marlène Tajan, Muriel Cavanahac-Viguié, Damien Conatus et Victor Toulouse.
Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.
Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.
Dessins : CC-0 Antoine Presles.

Cette vidéo est placée dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
Toute copie, diffusion, modification, trahison etc… est encouragée et sera considérée comme un compliment.