Ce 7e épisode de #CulPouhiou voit une invitée très spéciale à mon coeur… avec un texte qui est une libre adaptation inspirée de « A letter to my son about porn » de Harriet Pawson.

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Le texte de la chronique :

Mon fiston,

Je sais bien qu’aucun enfant n’a envie d’entendre sa mère lui parler de sexe, et encore moins de porno. Mais… je manquerais à tous mes devoirs de mère, d’éducatrice et surtout de femme, si nous n’avions pas cette conversation.

Je suis lucide, et je sais bien que tu as déjà vu de la pornographie… sans doute des tonnes. Aucun parent n’a envie d’imaginer son enfant en train de regarder des gens baiser comme des bêtes. Mais tu as grandi entouré d’ordinateurs et de smartphones… donc d’accès au porno.

Cela m’attriste, mais pas pour les raisons que tu imagines. Il n’y a rien de mal à aimer le sexe ou à s’y intéresser. Ce n’est pas une question morale… Seulement, toi et ta génération, vous avez eu pour fond d’écran cette imagerie hardcore, gonzo et sexiste que véhicule un porno sans âme… Et je ne veux pas que cela hante ta vie sexuelle.

Ah, si tu avais pu connaître les surprises, l’excitation et même les ratages de mon époque… Pour nous, le sexe était un fabuleux territoire de découvertes, d’expériences parfois bizarres, mais souvent magnifiques. OK : on ne peut pas revenir en arrière. Vous êtes le produit de notre époque, et je me dis que saurez vous débrouiller. Néanmoins, il y a des choses que je veux que tu saches, des trucs que personne d’autre ne va oser te dire…

Déjà, le porno, c’est pas la vraie vie. Pas plus que les mannequins sont le reflet des gens dans la rue, ou que Call of Duty ressemble à une vraie guerre… Le porno, c’est des films produits à des fins commerciales… du sexe payé.

Du coup, ne te compare pas à ces acteurs, qui ont été choisis pour leurs énormes pénis et leur capacité à bander des heures durant. Ils s’épilent, font beaucoup trop de muscu, et utilisent souvent du Viagra, de la coke et des effets de montage pour te faire croire à leur endurance.

Ne compare pas non plus les femmes aux actrices porno. Elles font de la chirurgie plastique pour remodeler leur vagin ou leurs seins. Pourtant, c’est beau les vrais seins… Elles s’épilent le sexe au laser et se font décolorer l’anus. Oui : ta mère te parle d’anus décolorés… On en est là. Mais c’est pour ton bien donc c’est pas grave.

Tous ces acteurs et ces actrices simulent. Et c’est normal, ils sont payés pour ça. Et plus c’est humiliant, dangereux ou douloureux, plus elles sont payées cher. Coucher avec quelqu’un qui simule son plaisir, c’est gâcher le tien.

Parce que le porno est une industrie faite par les hommes pour les hommes. Leur but est de capter ton attention en te montrant sans cesse les mêmes actes spectaculaires, cinématographiques. Il n’y a pas de mal à aimer les éjaculations faciales, les doubles ou triples pénétrations, les gorges profondes qui font vomir ou même la sodomie bestiale… Mais c’est un peu les Brocolis du sexe.

Si tous les top chef et master chef ne cuisinaient plus que du brocolis, tu pourrais finir par croire que tout le monde aime ça. Sauf que tu sais bien que ce n’est pas le cas. Il y a beaucoup d’autres choses dans la vie que le brocoli. Tellement d’autres plaisirs. Alors mon fils : fais ta propre cuisine. Amuse toi. Découvre, expérimente et trompe-toi.

Et quand des producteurs veulent te faire croire que ta sensualité se résume à 20 minutes de youporn, demande leur simplement : et mon cul, c’est du pouhiou ?

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par DanyCaligula.

Avec l’aide et les apports de Éric Cavanhac, Noëlle Ballestrero, Marlène Tajan, Muriel Cavanahac-Viguié, Damien Conatus et Victor Toulouse.
Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.
Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.
Dessins : CC-0 Antoine Presles.

Cette vidéo est placée dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
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