Flattr this!

Mercredi dernier a eu lieu la 2e des 4 émissions de la Radio Buissonnière, le direct de radio FMR depuis le Festival Toulouse d’Été… et j’ai le plaisir d’en rejoindre l’équipe d’animation !

Si vous l’avez ratée, la voici en streaming :

Deuxième « Radio Buissonnière » du Festival Toulouse d’été 2014 – du 23 juillet 2014 by Radiofmr on Mixcloud

Si vous voulez venir, c’est les mercredis du 16 juillet au 6 août de 17h à 19h, derrière le musée des Abattoirs (terrasse du resto l’Hémicycle). Pour nous écouter, c’est sur le 89.1 à Toulouse ou sur www.radio-fmr.net

Et pour le plaisir, voici ci-dessous les texte de mes chroniques de la semaine…

Jean Philippe Rameau était un Punk (part 1/2)

Bon, la semaine dernière, on a vu la jeunesse délurée de Jean-Philippe Rameau, et en quoi le mec était un gros keupon de sa mère… Alors non, quand on l’a laissé vers 1720, il n’avait pas les cheveux couleur toucan psychédélique. Parce qu’à l’époque on ne trempait pas les perruques Louis XV dans du pastel toulousaing en vue se parer d’une crinière couleur queer baroque. Non. Mais n’empêche : le jean phiphi, c’était un un vrai rebelle en mode OSEF.

Genre à 40 balais, quand il pose enfin son baluchon de SDF à Paname, il commence pas à rentrer dans le système en s’accoquinant avec les grands théâtres prout prout… Nooon… Il écrit des opéras comiques pour les Foires de Saint Germain et Saint Laurent : c’est l’équivalent XVIIIème de lieux louches et interlopes comme Chez Ta Mère ou le Communard.

Faut dire que le JP, il a des thématiques de mec qui fume de bons gros rameaux. Dans Les Sauvages, il s’intéresse aux amérindiens, ceux qui se droguent tous nus pour suer dans des tentes… et il a même sa période « je file à Katmandou dans le side-car de ma grand-mère » lorsqu’il produit son fameux opéra « les Indes Galantes ».

Mais faut pas croire que notre rebelle soit pour autant un jean-foutre qui dit fuck à toutes les lois. Non, c’est un bosseur, le gars, limite psycho rigide. Comme tonton Sigmund a certainement dû l’écrire : derrière tout punk se cache un rétensif anal en manque d’autorité. Notre Jean Phiphi ne déroge pas à cette règle que je viens d’inventer. Il va élaborer son Nouveau Système de Musique Théorique et sa Démonstration du principe de l’Harmonie servant de base à tout l’art musical théorique et pratique. Des traités passionnants dont on ne peut évoquer les titres sans que notre cerveau n’ait une soudaine envie de couler par les oreilles devant un bon vieux Secret Story.

Classiciste vieillissant en pleine époque des lumières, JP le guedin n’hésite pas à faire le grand écart entre ces deux périodes, et ce malgré son arthrite. Il bosse par exemple avec Voltaire qui lui écrit des livets. Notamment celui d’un opéra sulfureux et biblique intitulé Samson. Un opéra tellement barré qu’il sera interdit par le pouvoir religieux en place, parce qu’une bio de véronique sansom avec une apparition de Dalida, c’était beaucoup trop en avance pour eux.

N’empêche qu’en bon vieux rebelle aussi têtu qu’un magasine LGBTQIAA, il reste perché sur son amour pour l’Harmonie comme base de tout. Du coup, quand Jean-Jacques Rousseau vient le voir avec son système de notation chiffrée pour la musique, Jean Phiphi le revoie chez mémé à grands coups de contrebasse dans les miches.

Il s’en suivra, plus tard, une sorte de guégerre grégaire, la fameuse « querelle des bouffons ». Rousseau va clasher Rameau à grand coups d’articles encyclopédiques et de libellés. Jean-Phiphi ne se démontera pas, allant jusqu’à surnommer Rousseau sa « bite noire », certainement en référence à la bonne vieille blague à base de cirage inventée par l’auteur des Confessions. Il faut dire que Jean Jacques Rousseau était surnommé Jacot la déconne par ses contemporains, il est d’ailleurs l’auteur de cette fameuse blague « hé tu sais ce que c’est, deux trous dans un trou ? » réponse : mon nez dans ton cul.

Anti-système jusqu’au bout de ses ongles usés par les clavecins, Jean Philippe Rameau se paiera donc le luxe d’attendre d’être démodé pour livrer une de ses plus belles pièces, Les Boréades. C’est pendant les répétitions de cette tragédie en musique qu’il va mourir d’une ouvrez-les-guillemets « Fièvre Putride » refermez-les-s’il-vous-plaît… C’est un petit nom gentil pour ne pas trop évoquer le pus coulant de ses narines panées par des années de sniffage intensif.

Donc voilà cher Eugène : la prochaine fois que vous parlerez sexe, drogue et croche baroque ; je vous remercie d’avoir une pensée pour ce gros keupon de Jean Philippe Rameau, à qui Toulouse d’été rend hommage cette année.

 

Alice & le capitaine Némo, une nouvelle inédite de Jules Vernes et Lewis Caroll.

C’est marrant de voir que Marc Fauroux s’est inspiré, pour ses déambulations, d’Alice au Pays des Merveilles et de 20 000 lieux sous les mers ; car figurez-vous que l’on vient de découvrir un manuscrit co-signé par Lewis Caroll et Jules Verne à la croisée de ces deux œuvres. Ces deux génies ont quand même eu le talent d’y citer Brel, Barbara, Nicolas Bacchus et Brassens, donc je ne pouvais pas ne pas la partager avec vous. N’hésitez pas à m’interrompre pour attribuer chaque citation à chaque chansonnier, je vous donne un indice : la bonne réponse commence par « B ».

Attention, hein, c’est une œuvre que leurs ayant-droits respectifs ont tenu secrète pendant de longues années, car il s’agit tout simplement d’écrits… licencieux. Alors on a beau être sur FMR, c’est mercredi, le jour des enfants, et je ne peux vous livrer tels quels ces écrits… assez salés. Ce que je vous propose, c’est de remplacer toutes les situations impropres aux oreilles chastes par des mots du vocabulaire culinaire, car rien n’est plus innocent qu’une bon chausson fourré aux pommes accompagné d’un sirop d’orgeat, non ?

Cette nouvelle inédite se passe dans le Nautilus au moment où le Capitaine Némo traverse l’Atlantide. Alice, qui a encore une fois franchi la mauvaise porte après avoir suçoté son papier buvard, arrive devant un équipage n’ayant pas vu l’ombre d’un cotillon depuis le port d’Amsterdam… autant dire que les marins, ça fait un bail qu’ils ne se sont pas frottés la panse sur la panse des femmes…

Assez rapidement, Le capitaine Némo attrape Alice par les rubans, l’emmène dans sa cabine privée du Nautilus afin de lui proposer de… hum… de goûter son bolet du diable. Notre Alice n’est pas une jeune huître tout juste sortie du nid, elle a déjà grignoté le champignon de la chenille, et n’a aucune envie de grandir avec démesure pour se retrouver aussi engoncée dans ce sous-marin qu’un zeppelin dans un condom.

N’étant pas une jeune oie, Alice sait qu’elle risque de se faire viol…. Hum… gaver. L’inspiration soudaine, ou le papier buvard légèrement acidulé de tantôt, la fait éclater de rire. Le capitaine Némo se révèle à ses yeux tel qu’il est sexu… hum… culinairement, un gosse mal dégrossi dans ce corps de marin en rut. Lors, dans un sourire enjoleur elle le calme de ces quelques mots : « Mon grand, j’aime beaucoup les enfants, j’ai l’esprit de famille, mais j’ai dépassé le temps, de jouer aux billes… »

Taquine, elle détache les rubans de ses cheveux pour lui bander les yeux, lui nouer les mains ; et mène un Némo docile sur le pont principal du Nautilus. Voir leur capitaine ainsi ligoté façon bonda… humm… façon rôti ; ouvre grandement l’appétit de tout l’équipage. Qu’à cela ne tienne, Alice leur enseigne sa recette du filet mignon : « Parfois, doucement Retourne-le pour Atteindre ses replis les Plus crus Mets ton grain de sel Entends-le frémir, Et réserve-toi les sucs Qu’il sue… », conseille-t-elle à Arronax.

Il n’en faut pas beaucoup pour que Conseil, Ned et le chapelier fou rejoignent ce festin où les papilles salivent, où les gourmets s’émeuvent, et où les ventres sont comblés… Alice prend quelques pas de recul pour admirer ces hommes qui viennent de comprendre qu’il n’y a pas besoin de femmes pour se faire de bons petits plats seul ou entre potes.

Le sourire du chat du cheshire apparaît à ses côtés pour la gratifier d’un clin d’oeil complice…
« N’as-tu pas envie de te joindre à leur table, jeune fille ?
– Non. Je dévorerai peut-être ta reine et son cœur tout à l’heure.
– A ta guise, jeune fille… Mais… si tu succombes, sache surtout qu’on peut être passée par onze mille verges et demeurer vierge… paradoxe à part. »

Ces textes sont placés dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
Toute copie, diffusion, modification, trahison etc… est encouragée et sera considérée comme un compliment.