J’ai jamais compris les titres de propriété.
Sérieux.
Acheter un lopin de terre m’a toujours paru abscons. Surtout enfant. Quelle drôle d’idée ! En quoi de l’or et un papier peuvent me permettre de croire que cet endroit m’appartient plus qu’à la fourmi ?
La maison que je construis, pierre après pierre, peut être détruite en un clin d’oeil, comme ça, par n’importe quel élément. Pourquoi le travail que j’y ai mis m’appartiendrait-il ?
En grandissant j’ai compris qu’il s’agissait de conventions pour “la loi des hommes”, histoire que chacun-e respecte le territoire de l’autre. Mais j’ai jamais été territorial. Ou possessif. Heureusement que je suis matérialiste, sinon il ne me resterait pas grand chose…
CC0 – Domaine Public Volontaire
Je ne crois pas en la propriété mais en la provenance intellectuelle. Je note régulièrement les emprunts que je fais à telle auteure ou tel créateur. Je sais que ce que je rétribue s’est nourri du monde autour de moi. Au fur et à mesure des naissances de mes ouvrages, je me suis rendu compte que ce que j’écrivais ne m’appartient pas. Je n’écris pas, je digère.
Se draper dans la propriété intellectuelle, c’est céder à la peur de son prochain, de son public.
Se laisser aller dans le partage culturel, c’est savoir que le plaisir pris à vivre une oeuvre reviendra toujours vers son auteur-e.
Au Plaisir, donc.