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Ah, ça, lorsqu’on commence à se dire « il faut qu’je bande, il faut qu’je bande »… C’est en général le début des problèmes…

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Le texte de la chronique :

Il fallait bien que ça m’arrive un jour : aujourd’hui, j’ai pas envie. C’est vrai : là, en ce moment, je n’ai pas envie de sexe.

Mais est-ce que c’est possible de s’écœurer du sexe ? Enfin… pour un mec, je veux dire… c’est vraiment possible ?

Moi, ça m’a pris d’un coup, un soir ; lors d’un coup d’un soir. On batifolait tranquillement quand soudain j’ai eu un gros sentiment de… bof. Limite je pensais à mon tricot qui m’attend sur ma table de nuit.

Du coup, forcément, j’ai eu la mi-molette. Et dans ce cas on se dit que c’est pas classe pour la personne en face qui essaie de jouer avec nous. Donc je me suis dit, Pouhiou, reprend-toi et bande un coup, bon sang. Et ça c’est le drame. C’est le truc qui tue tout. Parce que les pensées, là, elles s’enchaînent dans ta tête.

Bon, OK : il faut qu’je bande. Reprends-toi mon gars t’es pas dans l’mood, là. Il faut qu’je bande, il faut qu’je bande… Merde, comment on fait pour bander, déjà ? Ah oui, on va se concentrer sur ce qu’on me fait. Mouais. C’est froid pis c’est mouillé. Roh et puis ça frotte mes poils, là, ça irrite !

Stop, stop. Remets-toi dedans : il faut qu’je bande, il faut qu’je bande. Penser à quelqu’un qui m’excite. Penser à… euh… David Beckham. Ouais, non ça marche plus trop, maintenant, avec Beckham. Pis c’est pas lui qui est dans cette horrible pub sexiste à la con ? ET meeeerde ! Bon ben c’est mort, je bande plus.

Le soucis quand on bande plus, c’est que des solutions, y’en a plein le web. Viagra, Cialis, Avanafil, Gingembre, huître séché, Ginseng, Cola, muscade, canelle : on peut se foutre le foie en l’air rien que pour se gonfler l’dirigeable. Sans parler des piqûres en intraveineuse dans la bite, ou du gel qu’on l’on doit injecter directement dans l’urètre pour qu’il fasse chauffer le piston…

C’est là que je me suis dit : il y a un problème… Pourquoi toute cette phramacopée ? Pourquoi le manque de désir chez un homme serait-il une maladie, un symptôme demandant traitement médical ? Est-ce si inconcevable qu’un mec n’ait pas envie ? Comment notre culture, comment nos pensées ont fait pour en arriver là ?

Je repense à tous ces contes de mon enfance. Ce putain de loup poilu, animal immonde qui ne maîtrise pas sa faim et avale tout cru le petit chaperon. Rouge. Qui fait couler le sang, rouge, de la blanche chèvre de monsieur Seguin. Je repense à tous ces ogres et ces monstres qui ne maîtrisent pas leur désir de te bouffer. Nos modèles, quoi.

Je repense à ce violeur qui soit-disant rôde dans les rues de nos villes quand en fait la plupart des victimes connaissent leur agresseur. A tous ces pornos qui me commandent d’être un marteau pilon anal. A toutes ces connasses qui croient qu’un décolleté sur leur nichons ou leur torse me fera bander, parce qu’ils me prennent pour une paire de couilles à pattes, et qu’elles prennent mon désir pour acquis.

Vous savez quoi ? toutes ces personnes qui s’illusionnent en pensant que « oh, les hommes, on les mène par le bout de la queue », j’ai envie de répondre : et mon cul, c’est du pouhiou ?

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par DanyCaligula.

Avec l’aide et les apports de Éric Cavanhac, Noëlle Ballestrero, Marlène Tajan, Muriel Cavanahac-Viguié, Damien Conatus et Victor Toulouse.
Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.
Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.
Dessins : CC-0 Antoine Presles.

Cette vidéo est placée dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
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