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N’en ayant pas, il y a tout un tas de choses que j’ignorais sur l’hymen… Jusqu’à ce que je voie cette vidéo de Laci Green 😉

https://www.youtube.com/watch?v=jCSzxLN2tDY

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À venir (je dois changer mon plugin de téléchargements)

Le texte de la chronique :

Ah, j’aime la langue française… dès qu’on commence un peu à se balader parmi nos mots et expressions, et surtout s’il s’agit de cul, on découvre un langage imagé, plein de sens, voire même fleuri !

Justement, si l’on cherche des synonymes au verbe « déflorer », pour parler de la première relation vaginale d’une femme (ou d’un homme à vagin, parce que ça existe aussi) bref avec les synonymes de déflorer, on s’aventure très vite dans un magnifique champ sémantique qui s’étend de l’esclavagisme à la boucherie.

Déjà, il y a la notion de perte. On perd sa virginité, son pucelage, sa cerise, sa fleur… Pourtant j’ai jamais vu de copine, au lycée, perchée sur le mur d’escalade, demander à son prof de sport : « excusez-moi, Monsieur Dugoitre, je crois que j’ai perdu mon hymen… Non mais il doit être en bas, là sur les tapis en mousse, vous pouvez demander aux autres de m’aider à le retrouver… ? J’ai pas envie qu’on marche dessus… »

Et c’est là qu’on en vient à un fameux cliché… comme quoi ce serait précieux, un hymen. Alors sur le marché aux esclaves, enfin aux bestiaux, enfin sur le marché du mariage forcé, je veux bien croire. La réalité, malheureusement, c’est que les mariages forcés ont encore lieu en france, chez les bourges comme chez les prolos, quelle que soit leur couleur de peau.

Ah la vache elle fait mal la réalité, hein. Et en même temps, tant qu’on continuera de confondre première pénétration vaginale et dépucelage, tant qu’on évoquera la perte pour parler de virginité, tant qu’on continuera ainsi par nos mots d’un autre temps de donner corps à cette culture… on entretiendra une ambiance mentale qui fait des vagins un trophée de chasse…

Parce que nos mots vont plus loin encore ! Une fleur virginale, ça se cueille, se vole, s’arrache. Et un hymen, on le perce, le brise, le rompt, le déchire… bref, chers vagins, votre première bite doit s’accueillir dans un bain de douleur et de sang. C’est pas moi qui le dit, c’est notre langage, celui qui nous permet de penser.

Et là, cette imagerie de torture gore façon gégé le boucher rencontre rob zombie, c’est plus possible. D’abord parce que c’est faux. Un hymen n’est pas une membrane qui obstrue le conduit vaginal. Sérieux, si y’avait un bouchon dans le conduit, le sang des premières règles ne pourrait pas sortir, par exemple.

Un hymen, c’est une membrane qui s’étend en croissant de lune, voire en double croissant de lune, dans le conduit vaginal.

Alors oui, cette membrane est une gêne à l’insertion de doigts, spéculum, jouets, tampons et même de bite dans son vagin. Mais le gros avantage, c’est que c’est une membrane élastique. Une membrane qui peut donc se détendre si vous vous préparez, régulièrement, en plusieurs fois, sur un mois ou deux par exemple.

Si vous craignez que vote hymen soit trop tendu, trop serré… ce qui peut arriver quand on n’a pas eu d’expérience sexuelle ou quand rien n’a été introduit dans son vagin depuis quelques années… bref si vous avez peur d’avoir mal, vous pouvez détendre et habituer ou réhabituer votre hymen à l’aide de doigts, de tampons ou de sex-toys… avec beaucoup, beaucoup de lubrifiant, c’est bien le lubrifiant.

Mais qu’une chose soit claire : ce n’est pas normal d’avoir mal. Je veux dire, c’est un truc que n’importe quel gamin a compris : si y’a un bobo, on pleure. Parce que les enfants savent que quand ça fait mal ou que ça saigne, c’est que notre corps nous dit « Stop ! Y’a un problème ! Pas d’accord ! »

Pourquoi est-ce qu’en grandissant et en devenant sexué-e-s, ça changerait ? Si une pénétration vous fait mal, c’est qu’on y va trop brutalement, trop vite, trop fort, ou sans avoir bien préparé cet acte. Si vous saignez, c’est probablement qu’on est en train de pousser votre membrane jusqu’à ce que se déchirent vos parois intra-utérines, qui font partie de votre corps. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas besoin de déchirure !

Si, lors d’une pénétration, vous ressentez une douleur aigue à l’entrée du vagin ou que ça saigne deux solutions sont viables. Soit vous arrêtez gentiment les frais avec votre partenaire et faites un gros câlin, soit vous l’éjectez vulvu-militari en lui disant de réviser ses planches d’anatomie.

Parce qu’une chose est certaine : il n’y a pas à accepter la douleur. D’où l’importance de tester d’abord avec les doigts, d’apprivoiser son propre corps et ses fonctionnements pour savoir comment se détendre soi-même.

Perso, n’en n’ayant pas, j’ai appris super tard comment fonctionne un hymen. Je croyais que c’était un truc que l’on perçait, qui se perdait… Comme tout le monde, j’avais cette imagrie nauséabonde de ma bite qui devait devenir une espèce d’épée ensanglantée et celle de la chatte qui ressemblait à un coffre-fort ou à l’ascenseur dans Shining.

Nom de zeus, si on m’avait dit plus tôt qu’un hymen, c’est une chose que l’on garde toute sa vie, qu’on ne perd jamais ; et que c’est juste une espèce de peau élastique à détendre, ça aurait rendu ma première fois bien plus simple. Vous imaginez toutes ces jeunes femmes (et ces jeunes hommes à vagin) qui angoissent encore sur la soi disant inévitable douleur par laquelle il faut passer pour leur première fois ?

Alors mes amours, prenez soin de vos hymens et occupez-vous-en, promis, vous y gagnerez. Mais si quiconque veut faire du mal au vôtre ou s’en emparer, assommez-le à grand coups de dictionnaire anatomique et demandez à son corps gisant au sol : et mon cul, c’est du Pouhiou ?

 

 

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par Marlène Tajan.

Son :  Victor Toulouse.

Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.

Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.

Dessins : CC-0 Kaweii

Cette vidéo est placée dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
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