The épisode qui n’est pas diffusé sur youtube parce qu’il a été tourné… à poil !

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Le texte de la chronique :

Il y a, parfois, des questions à la con qui me viennent à l’esprit. Des trucs si bêtes que je me demande comment je n’y ai pas songé avant : Pourquoi les vêtements ?

Alors je sais, les fringues, ça tient chaud. Mais chez soi ou au boulot c’est chauffé, alors pourquoi ne pas se balader à poil ? Pour montrer le trop de swag qu’on a à avoir déniché ce merveilleux petit pull chez H&M, Chanel ou Emmaüs ?

Là, d’un coup, j’ai repensé à toutes ces séries américaines pudibondes où, après une scène de sexe torride, elle file à la salle de bains entourée d’un drap pudique pendant qu’il enfile très vite une virile paire de jeans.

Sérieux, vous vous rendez compte qu’Adam et Eve ont inventé la pince crocodile bien avant tout le monde histoire de se coller leur improbable feuille de vigne aux poils pubiens ? Combien de fois vous a-t-on demandé de faire l’amour dans la pénombre ou dans le noir, parce qu’on a peur de son corps ?

Parce qu’on nous apprend à avoir honte de nos corps. Cachez ces culs et ces gonades que je ne saurais voir ! Tant et si bien que se foutre à poil, aujourd’hui, est considéré comme une exposition. Mais dites-moi, quand on se colle sur nos peaux des mètres carrés d’étoffes opaques et chamarrées on fait quoi, alors ? Nos fringues, c’est un peu l’exposition permanente de notre culture, notre consumérisme et notre case sociologique.

Regardez celleux qui prônent un retour à l’humain plus naturel, avec un papa, une maman, on ne ment pas aux néandertaliens… est-ce qu’illes sont à poils, hein ? Non, elles sont serrées par des jupes plisées, ceints par des pantalons à pinces, le cou engoncé dans un chemisier vichy ou une cravate d’école du commerce…

Parce que le corps tout nu c’est le sexe, et que le sexe il faut le cacher. On nous dira même que ne pas tout montrer est plus excitant. Que l’érotisme, c’est de n’en dévoiler qu’un peu. On va nous glorifier cette honte en un délicieux danger. Mettez un slip et ayez honte. Portez un strig et ayez honte. Enfilez un boxer moulant mais surtout : n’oubliez pas d’avoir honte !

Quand est-ce qu’on prend le temps de retrouver son corps, tout nu,  nature, sans coloration, conservateur ou fringue ajoutée ? Où peut-on prendre l’espace de se balader à poil, pour voir comment nos corps vivent quand ils ne subissent pas l’étouffant siège des élastiques et des drapés ?

Perso de temps en temps, chez moi, je me balade à poil. Et non, je ne me transforme pas en bête priapique qui se masturbe toutes les deux secondes. Parce que la nudité, ce n’est pas du sexe : c’est juste nos corps. Nos corps libérés de tous ces costumes sociaux qu’on se doit d’enfiler.

C’est ça mon petit secret. Je vois mes fringues pour ce qu’elles sont : des costumes. Comme au théâtre. Alors je joue le jeu, parce que le lien social en vaut la peine. Mais je ne me perds pas dans mon personnage, car une fois chez moi, j’enlève mon costume et me retrouve moi-même, tel quel.

Il n’y a pas de honte à avoir du sexe, et surtout il n’y a pas de honte à avoir un sexe. Cacher le mien, ce serait me coller la honte au cul. Or le fait est que mon cul, c’est juste du Pouhiou.

 

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par Marlène Tajan.

Son :  Victor Toulouse.

Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.

Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.

Dessins : CC-0 Kaweii

Cette vidéo est placée dans le domaine public vivant grâce à la licence CC-0.
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