Cela fait près d’un an que je vis une histoire d’amour avec un Asexuel… Petite chronique très perso pour aborder cette orientation qui nous offre plein de remises en questions !

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Le texte de la chronique :

Récemment, j’ai appris un truc de dingues : je suis un être sexuel.

Ben oui, en fait, c’est pas forcé. Dans le spectre de nos sexualités, s’il y a des enthousiastes tels que moi… l’opposé doit exister ! Ils et elles sont 1 % de la population, et voilà : je suis amoureux d’un asexuel.

Une personne asexuelle est une personne qui ne connaît pas, ou quasiment pas, d’attraction sexuelle. Et non, cela n’a rien à voir avec une célibataire, un puceau ou une abstinent… C’est juste quelqu’un qui ne ressent pas le besoin d’avoir des rapports sexuels.

Tel mon chéri (d’ailleurs on va l’appeler Guillaume) tel mon chéri, donc, pour qui les corps ne sont pas l’objet de son désir. Oh il se masturbe, de temps en temps, comme certains asex’, mais ses fantasmes sont en 2D : lui c’est le manga qui l’émoustille.

Mon premier réflexe a été de me dire que Guillaume a un problème. C’est peut-être un vierge effarouché, ou alors il a subi un traumatisme, ou même il a une impuissance, un truc d’ordre médical qui fait que…

Sauf qu’on a essayé, de coucher ensemble. Ben oui : il a voulu tester. Et là il faut bien se rendre à l’évidence. Il s’amuse, expérimente, ressent les caresses, léchouilles et autres stimulis. Mais sans désir, tout cela s’apparente pour lui à des chatouilles plus ou moins humides, parfois relaxantes et plaisantes, souvent tendres, mais la plupart du temps fastidieuses et inutiles.

Sérieux, en pleine fellation, il s’arrête pour me faire la discute, ou pour commenter les odeurs. Je m’occupe de lui, il bande dur, mais son esprit est plus occupé par le film qu’on a vu hier que parce que l’on fait. Bref il est pas dans le trip. Et c’est normal, c’est sa façon de le vivre !

Imaginez que vous n’ayez pas faim et que je vous fasse goûter ma nouvelle recettes de cookies. Vous allez sentir que c’est bon, grignoter du bout des lèvres… mais au bout de dix minutes, vous allez direct lancer MarioKart, normal.

Ben voilà, lui c’est pareil. Il sait que c’est bon, mais il a juste pas faim. C’est marrant d’avoir pensé que son problème était d’ordre médical, ou psychologique. Que c’était une maladie, une phase, une passade. C’est marrant d’avoir même pensé qu’il avait un problème… parce qu’on a pensé ça de moi, quand j’ai commencé à sucer des bites. Cette asexualité n’est pas un dysfonctionnement : c’est juste une orientation.

Oui, Guillaume et moi, nous nous aimons. Et ça c’est un truc qui peut révolutionner l’esprit de tous les obsédés textuelles qui regardent mes vidéos. Nous, les sexuels, on est tellement pris dans toutes ces histoires de séduction, de peaux, d’émotions, de chairs et de sentiments qu’on a tendance à tout mélanger. L’amour, ce serait de l’amitié plus du sexe. Il n’y aurait pas de sexe sans désir, parce que le désir est l’expression du sentiment amoureux.

Eh bien c’est du bullshit ! On a le droit de le vivre comme ça, bien sûr… mais ce que je veux dire, c’est que… c’est pas une évidence.

Les asexuels nous montrent qu’on peut trouver et exprimer cette intimité amoureuse autrement que par le sexe. Avec Guillaume, on s’embrasse, se câline, on passe des heures à discuter ou juste à profiter de la présence de l’autre, pendant qu’on bosse sur nos créations. On se tient par la main dans la rue, se fait des restos et on adore regarder des films ensemble même si on n’a pas du tout les mêmes goûts.

Alors bien sûr, j’ai envie de cul. Limite besoin. Mais comme on est tous les deux polyamoureux, ça pose pas de problème, je m’éclate le dard ailleurs. Ça ne le dérange pas de savoir que j’ai besoin d’un moment pour me masturber, de temps en temps. Lui-même a déjà eu une histoire avec une jeune femme qui lui plaît bien. Car une personne asexuelle peut être hétéro-romantique, homo-romantique ou même bi, pan… elle peut-être monogame ou polyamoureuse… comme les sexuels, quoi !

L’asexualité… non pas « la sexualité » mais bien « l’ asexualité »… brefs les asexuels nous questionnent sur des choses fondamentales. Ils rappellent que le corps, le cœur et le cul ont beau être réunis en une seule personne, chacun a sa vie indépendante, sa façon de s’exprimer et de ressentir. Et ça, ça dérange. Ça remet en question.

Mais à qui croit encore qu’être asexuel c’est avoir un problème, je conseille de se regarder dans une glace afin de se demander tranquillement : et mon cul, c’est du Pouhiou ?

 

 

Crédits et Licences

Un épisode chaque vendredi sur deux à 18h. Pour ne pas en louper un, pense à t’abonner.

Une vidéo réalisée et montée par Marlène Tajan.

Son :  Victor Toulouse.

Musique de fond: Drops of H2O CC-BY J.Lang.

Musique générique : LAL Eugène Lawn avec la voix de Dusport.

Dessins : CC-0 Kaweii

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